Assise sur le banc à côté de la maison de Zelina, je laisse mon regard couler dans la nature qui m’entoure, perdue dans des pensées bien moins sombres qu’à mon habitude. Depuis ce petit tour dans le passé, ma vie semble avoir pris un tournant définitivement la page de New York. Mais, pour pouvoir m’installer ici définitivement, j’ai besoin d’une dernière petite chose : mes affaires. L’appartement de New York doit être vidé, et surtout : j’ai besoin de mon dressing. Alors, aujourd’hui, je tiens entre mes mains deux billets d’avions, et je m’apprête à proposer à Killian de venir avec moi là bas, pour tout déménager. Une entreprise que j’ai contactée à déjà démonté tous les meubles, rangé la vaisselle et a tout expédié ici. Tout ça devrait arriver la semaine prochaine. Mais, il reste encore les vêtements à trier, et tout un tas d’autres petites choses à régler.

Je le sens arriver dans mon dos avant même de réaliser qu’il est là, et je le laisse avancer les yeux fermés, mes billets d’avion dans les bras jusqu’à ce qu’il arrive jusqu’à mon niveau. Je n’ouvre pas les yeux alors qu’il contourne le banc, et qu’il s’installe à côté de moi. Il pourrait être un assassin venu me tuer, je ne bougerai pas, un petit sourire sur mes lèvres. Mais, je sais qui il est, et j’attends de voir ce qu’il va faire.

Je sens ses lèvres sur les miennes, et l'une de mes mains quitte les billets pour aller attraper sa chemise, alors que je réponds à son baiser avec passion, jusqu'à ce qu'enfin il s'éloigne pour me laisser respirer. Mon regard plonge dans le sien, et je pose mon front contre le sien durant quelques secondes.

- J'ai envie d'une lune de miel, tu m'accompagne à New York ?

De la fenêtre de la maison, j'observe Emma, pensive sur son banc, me disant que j'ai une veine impossible d'avoir réussi à me faire bien voir d'une femme pareille, et ce même si mes pressentiments me disent que ce bonheur, et surtout le calme après la tempête habitant cette ville depuis notre retour du passé, risquent d'être chamboulés d'ici peu. Trop de choses sont contre nous pour que je puisse me permettre de dormir sur mes lauriers, aussi bien la capacité de cette ville à être un aimant à problèmes, que le fait que n'importe qui ici découvrant ce qu'Emma et moi partageons depuis peu ferait en sorte de nous l'enlever. Je grimace à cette pensée et je me recule de la fenêtre pour descendre l'escalier et sortir de la maison, me trouvant bien mieux à l'air libre, mon attention fixée sur Emma, toujours dos à moi.

Je me rapproche d'elle d'un bon pas avant de m'installer à coté d'elle sur le banc, l'observant quelques secondes avant de porter ma main à sa nuque pour l'embrasser, souriant lorsque je la vois répondre à mon baiser, sa main agrippant le col de ma chemise pour m'attirer davantage vers elle. Je finis cependant par mettre un terme à ce baiser, ayant besoin de respirer, ce qui semble être réciproque. Mes yeux se perdent une fois de plus dans les siens alors qu'elle pose son front contre le mien un instant, avant de me demander de l'accompagner à New York. Je souris un instant, ma main passant dans ses cheveux, avant de lui répondre, amusé.

"Tu n'as aucun prétexte à trouver pour que je te suive où que tu aille. Je t'accompagnerais bien sur. Tu comptes partir quand?"

J'ose juste espérer que rendez-vous n'a pas été pris de prévenir la moitié de la ville qu'elle s'éloigne quelques jours, n'ayant pas franchement envie que nous devions nous expliquer sur la raison de mon invitation à ce voyage improvisé...

Un sourire taquin monte à mes lèvres, comme j’ai appris à me détendre en sa présence, lorsque nous sommes seuls à des kilomètres à la ronde comme en cet instant. J’aime passer du temps avec cet homme, qui sait toujours trouver le moyen de me faire oublier la vie de tous les jours. Quand je suis dans ses bras, j’oublie tout le reste, et je n’ai qu’une envie, continuer de me perdre dans son regard et dans ses baisers. Au fond, j’espérais qu’il comprendrait ma petite pique, mais force m’est d’avouer qu’il n’est pas de ce monde. Pourquoi est ce que les seuls hommes avec qui je me sente réellement bien doivent venir d’un monde parallèle de conte de fée au juste ? Prenez Neal, par exemple. Puis, le magicien d’oz, changé en gentil petit toutou-singe par Zelina, certes, mais bon… Et maintenant, le capitaine crochet. Décidément, ma vie est d’un compliqué …

- Je sais très bien que je n’ai besoin que de te demander, et c’est ce que je viens de faire…

Ma main caresse la joue de l’homme qui partage mes nuits depuis deux semaines, et je me perds une seconde dans ses yeux, avec l’envie de ne plus en bouger. J’ai prévenu mes parents et Henry, et je n’ai de comptes à rendre à personne d’autre. Boston n’est qu’à une petite heure de route, et je sais pouvoir avoir un avion pour ce soir.

- Ce soir ? Si tu as des vêtements un peu plus passe partout que ce pantalon en cuir, je te suggère de les enfiler, et on part prendre l’avion à Boston.

Je relève les deux billets d’avion pour qu’il les voie et m’étire un peu. Mon sac est déjà prêt, et j’ai réellement hâte de m’éloigner de cet endroit pendant quelques jours. Pas que je ne m’y plaise pas, mais j’ai besoin de voir un peu autre chose que des gens heureux qui se disent bonjour dans la rue dès qu’ils se croisent, parce qu’ils se sont vus une fois au bal du roi machin ou de la princesse truc. Non mais sérieusement, un peu d’anonymat, ça serait le pied dans cette ville… Juste une fois… S’il vous plait ?

Mon regard se perd dans le sien tandis que sa main se pose sur ma joue, et je souris amusé de sa remarque concernant mon habillement. J'ai réussi à survivre deux fois déjà à New York vêtu de la sorte non? Enfin, si madame le souhaite... Je vole ses lèvres l'espace d'une seconde avant de me relever à coté d'elle, pour me débarrasser de mon manteau et défaire mon gilet, me contentant de garder ma tunique malgré le petit vent froid qui s'amuse à passer au même moment.

"Un capitaine vêtu comme un matelot... profite."

Je glisse la main sous sa mâchoire pour l'attirer vers moi et l'embrasser, posant un genou sur le banc à coté d'elle comme, me rapprochant également, le banc devient pour moi l'obstacle numéro un à notre proximité. J'appuie alors notre baiser, lui laissant juste le temps de respirer avant de piéger de nouveau ses lèvres des miennes, me disant qu'elle vaut effectivement toutes les peines que j'ai eu pour l'obtenir. Ou alors est-ce elle qui m'a eu? Certainement.

Ha, parce qu'en plus je vais avoir droit à un strip tease ? C'est qu'il s'intègre bien dans notre monde, le pirate des contes de fée. Quel dommage que je n'ai pas un ou deux billets à lui glisser dans le caleçon... Enfin, il ne doit pas porter de caleçon, celui là... Il n'en met jamais. Bah, je ne désespère pas de lui apprendre à prendre plus d'une douche par semaine, du moins quand je ne suis pas sous l'eau avec lui, t à lâcher ses vêtements de pirate sorti d'un autre monde. Autant à Storybrook, ça ne détonne pas tellement, autant dans le reste du monde - et croyez moi, je ne vais pas rester coincée dans cette ville pour toujours - ça risque d'être un peu plus problématique. Enfin, New York supportera sa présence dans cette tenue une fois de plus. Il y a, après tout, tellement d'excentriques dans cette ville, qu'un de plus ou de moins ne risquerait pas de changer grand chose.

- Voyons, mon pirate, pour avoir le titre de capitaine, il faut avoir un bateau... Pour le moment, tu n'es plus qu'un demi capitaine...

Je sais parfaitement que cette pique n'a pas lieu d'être, puisqu'il a tradé son bateau pour avoir un haricot magique et pour pouvoir venir dans ce monde et donc, me sauver. Mais, je ne serais pas moi si je ne le taquinais pas, alors qu'un sourire monte à mes lèvres et qu'il m'embrasse pour toute réponse, une fois, puis deux. Je serais presque d'avis d'oublier le reste du monde et de rester là, dans cette étrange lune de miel que nous vivons, loin du reste du monde, mais je finis par le repousser, les yeux fermés pour ne pas céder à la tentation de lui retirer le peu de vêtements qu'il lui reste. La route jusqu'à Boston est longue, et nous devons partir si nous voulons attraper l'avion.

La route dans ma voiture jaune se passe rapidement, entre bavardages et longs silences loin d'être embarassants, et nous arrivons à l'aéroport. J'ai fait faire, il y a quelques semaines, un passeport au pirate, aussi passons nous la douane rapidement, avant de nous installer dans nos sièges, à coté du hublot. Ma tête se pose machinalement contre l'épaule du pirate en attendant le décollage.


New York, le jour se couche. La clef de mon appartement tourne dans la serrure de la porte, et j'ouvre sur les lieux. Presque tout est déjà emballé, encartonné, et il ne reste plus que ma chambre et le dressing à ranger. Je soupire un coup et tourne sur moi même, consciente pour cette fois que l'aventure 'new york' est bel et bien terminée.

- Tu veux une pizza ?

Nia nia nia, et c'est à cause de qui que je me retrouve à terre? Je retiens cependant la réponse que je m'apprête à donner à sa pique, trouvant inutile de revenir sur le sujet quand l'expression de Emma montre clairement qu'elle se moque gentiment de moi. Je soupire amusé avant de me relever, récupérant mes affaires sur un bras avant de la suivre à sa voiture. Et c'est parti pour la route. Enfin, ce n'est pas avec elle que je m'ennuie, et je pourrais supporter bien plus de temps de route encore pour le simple fait d'être avec elle.



En revanche, j’aurai donné cher pour ne pas avoir à prendre l'avion... j'aurai même de loin supporté qu'on fasse la route avec sa voiture, quelque soit le temps qu'on aurait mis à la faire... Et non, on ne peut pas être à la fois marin et aviateur, et j'suis pas aviateur, merci. Quand aux conseils avisés de "t'as qu'à dormir", merci mais non, dormir c'est pas possible, même en si bonne compagnie.



Revenir sur le plancher des vaches, ça fait pas de mal... oui, c'est moi qui dit ça, je sais, ça paraitrait presque absurde, mais je ne le retirerais pas. Enfin, ça fait bizarre de trouver l'appartement de Emma rempli de cartons et vide de tout le reste ou presque, et je laisse mon regard filer un peu partout avant de revenir brusquement vers elle quand elle me parle de pizza.

"Si les pizzas de New York sont plus comestibles que la bolognaise, pourquoi pas. Tu compte réussir à loger tout ça dans ta voiture ou t'as prévu plus grand?"

- OK, stop. La bolognaise, c’est excellent. C’est la bouffe des prisons qu’est horrible. Un jour je te ferai de la bolognaise, et tu vas adorer.

Je m’approche de lui et l’attrape par le col de sa chemise pour l’embrasser, avant de reculer et de l’observer de bas en haut.

- On aura plus gros. Ce n’est pas moi qui vais déménager tout ça, mais une entreprise. Viens par-là, si on doit sortir, je te veux en homme du 21° siècle.

Bon, vu sa tête, ce n’est pas gagné. Je l’attrape par le bras et le traine dans ma chambre, avec un regard rapide pour mon lit. Non, ce n’est pas le moment, j’ai vraiment faim de nourriture humaine. Je soupire un coup et je vais fouiller dans mon placard pour sortir une chemise blanche. Bon, il va devoir garder son pantalon, mais….

- Je m’étais acheté ça pour dormir. Elle devrait t’aller. Tu l’essaye ?

Je m’approche de lui et je le regarde avec ce fameux regard qu’il ne peut pas ignorer, et auquel il ne peut pas dire non. Un sourire sur les lèvres je commence à jouer avec le cordon de sa chemise pour la lui enlever, en attendant qu’il accepte.

- S’il te plait ?

Je souris en attrapant ses lèvres quand elle corrige mon commentaire sur la bolognaise, et m'assure que j'adorerai le jour où elle en fera.

"Tu sais que j'aime tout ce que tu fais, c'est pas du jeu."

En homme du 21th siècle? Je sens qu'elle va bien rire et moi beaucoup moins. Je la suis cependant à travers l'appartement, remarquant que nos regards se suivent en direction de son lit quand nous arrivons dans la chambre. C'est un arrangement qui me convient bien plus, déjà.
Enfin bref, on dirait bien que ses plans à elle ne coïncident pas tout à fait avec les miens comme elle part fouiller dans une armoire et en reviens avec une chemise bien trop blanche qu'elle me demande d'essayer. Je tente d'abord d'en sourire avant de me rendre compte qu'elle est plus que sérieuse, et pire, d'avoir le malheur de croiser ce regard dont elle sait si bien se servir pour me faire craquer, et après avoir perdu un moment mes yeux dans les siens, je vole ses lèvres l'espace d'une seconde avant de fermer les yeux en soupirant, puis relever la tête, vaincu.

"Bon d'accord, à ton aise."

J'écarte ses mains d'une petite tape malicieuse avant de défaire moi-même ma chemise pour finir par la retirer et la balancer sur le lit.

"Avec des boutons pareils, va me falloir un coup de main. Littéralement."

Oui, j'ai passé les trois derniers siècles à perfectionner les vannes sur ma main manquante, ça peut laisser des traces...

Je pourrais me perdre dans ces baisers jusqu’à la fin des temps, mais pour le coup, j’ai réellement envie de sortir de là et d’aller vivre un peu. Qui sait, demain je pourrais peut être l’emmener faire du shopping. Il a vraiment besoin de nouveaux vêtements, qui fassent plus ‘ce monde’. La piraterie, c’est terminé, et ce n’est pas à Storybrook qu’il va pouvoir recommencer à parcourir le monde avec son bateau.

- Bien sûr que si, c’est du jeu. Ça s’appelle de la psychologie féminine.

Un sourire sur mes lèvres et je l’embrasse à nouveau avant de lui présenter une chemise blanche. Son visage décomposé me prouve que je commence à le connaitre, comme il est toujours tout en noir, et je secoue lentement la tête de droite à gauche, avant d’arriver à le convaincre en jouant les chats pottés. Il retire sa propre chemise avant de me réclamer un coup de main, et je pouffe un instant avant d’obéir, lui attachant la chemise. Je me hisse ensuite sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, avant de le regarder, malicieuse :

- Promis, je te l’enlèverai ce soir…

Je m’éloigne pour observer l’effet que ça fait, avant de hocher la tête. Je l’attrape par le bras, récupère mes clefs au passage, et l’emmène vers les escaliers pour aller à la pizzéria en face de chez moi. Là, je commence par m’arrêter devant la carte pour lui expliquer un peu les ingrédients, avant de l’entrainer à l’intérieur, où je demande qu’on nous installe dans un box un peu à l’écart. Je ne sais pas réellement de quoi on va parler, mais dans tous les cas, avec ce pirate, je préfère éviter les oreilles indiscrètes.

Commence pas avec les mots savants, Swan. La pyschologie, j'compte pas l'utiliser dans les jours qui viennent, alors tu peux pas tout simplement dire que tu sais parfaitement comment me piéger même quand je vois le vent venir gros comme un navire marchand?
Je retiens cependant ma réponse, me contentant de la laisser boutonner la chemise qu'elle me force à enfiler, déboutonnant cependant rapidement les trois premiers boutons du col. Elle veut m'étrangler ou quoi?
Je la laisse finalement m'embrasser avec un sourire en réponse à sa promesse, comptant bien qu'elle n'ai pas d'autre choix que de la respecter, avant de la voir s'éloigner de quelques pas pour juger du résultat final. Vous m'excuserez de ne pas demander de miroir pour juger moi-même, je tiens au peu de fierté qu'il me reste encore.

Apparemment, le rendu lui plait (ce qui me fait d'autant plus peur) comme elle m'entraine à sa suite dans les escaliers, puis dans la rue pour gagner la pizzeria en face de l'immeuble, tentant de m'expliquer ce qui est écrit sur la carte... personnellement j'ai qu'une chose à dire, commence et je suivrais, plus simple. Enfin, on finit par entrer à l'intérieur, et aller se placer au fond, dans un coin isolé, où je la laisse, justement, commander à ma place, la sachant bien plus adaptée que moi à cette vie. Et pourtant, après le Royaume Enchanté, Wonderland, Neverland, puis Storybrooke et New York, je pense que j'vais finir par passer pour un as de l'adaptation. J'arrive presque à ne pas vendre la moitié de la ville devant un parfait ignorant de nos origines... Et oui, j'trouve que j'm'en suis pas mal sorti avec Henry et sa phase amnésie... j'ai déjà vu pire comme embrouille dans mon histoire.

"Quand t'as besoin que j'garde le gamin, hésite pas, tu sais. Tu ne me l'a pas re-proposé depuis qu'on en a fini avec Zelena... et j'l'aime bien ce gosse."

Génial Killian, ce qui se rapproche le plus, dans le quartier, d'un tête à tête dans un restaurant, ... et toi tu causes du gamin... Y a des gens pas nets quand même.

Une fois installée dans la pizzéria, je passe commande, parce que vu la tête que tire mon Killian devant le menu, il y a peu de chance qu’il y trouve quelque chose qui lui plaise. Deux bières et deux pizzas plus tard, voilà le pirate qui brise la glace en me parlant de… attendez. Henry ? Mon regard se pose sur lui, totalement effaré, et je secoue lentement la tête de droite à gauche. De tout ce qu’il aurait pu choisir comme sujet de discussion, il a fallut que ce soit mon fils qui viennent sur le tapis ? J’ouvre la bouche, la referme et soupire.

- On verra… Je t’avoue que là, je n’ai pas envie de penser à Storybrook. Je veux penser à nous, et uniquement à nous.

Ma main glisse au travers de la table pour aller saisir la sienne et entremêler nos doigts. Ici, il n’y a que lui et moi, et nous n’avons pas besoin de cacher au reste de la ville ces sentiments bien réels qui unissent nos cœurs. Là-bas, j’ai peur d’être jugée, parce que : voyez-vous, la fille de Blanche neige et du prince charmant, finir avec un pirate… Ce n’est pas tout à fait ce qu’on attendrait de moi, hein. Pas du tout même.

Je souris à Killian. Oui, si Snow avait pu choisir, elle m’aurait plus poussée dans les bras de Neal que dans ceux de Killian. Mais, je n’ai jamais laissé personne décider de ma vie à ma place, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Mon cœur appelle Killian depuis longtemps, et maintenant qu’il l’a trouvé, il est hors de question pour moi de laisser qui que ce soit se mettre entre nous. J’attire sa main à mon visage pour y déposer un baiser, et je colle ma joue contre nos deux mains entrelacées, mon regard perdu dans le sien durant les quelques minutes qu’il manque pour que nos pizza arrivent.

Oui, bon, j'ai merdé mon introduction en beauté. On peut pas être doué dans tous les domaines après tout. Le changement de sujet de Emma me convient cependant parfaitement, même si j'hésite une demi-seconde lorsque je la vois croiser ses doigts dans les miens, devant me convaincre que non, aucun membre de la team "Anti-Pirate" ne risque d'arriver dans mon dos pour casser cet instant. C'est qu'ils me feraient devenir parano à force.
Avec un sourire je la laisse attirer ma main à elle, plongeant mes yeux bleus dans les siens lorsqu'elle appuie sa tête contre nos mains liées. Si on m'avait dit, à notre toute première rencontre, que je serais aussi accro de cette femme, j’aurai certainement ri au nez de cette personne... quoiqu'en vérité, en y repensant, Cora l'avait vu bien avant moi ... ou alors elle était juste jalouse de la trahison de son pirate préféré, allez savoir. J'irai pas la rejoindre pour lui poser la question... pis j'm'en fous en fait.

Plusieurs minutes se passent ainsi sans que ni l'un ni l'autre ne fasse quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'un mouvement sur le coté me fasse tourner le regard  pour voir arriver la commande de Emma. Elle compte vraiment qu'on mange tout ça? Ne la voyant pas libérer ma main pour autant, je ris amusé avant de lever légèrement le bras gauche.

"Si tu compte me voir manger, va falloir me rendre ma main."

Je pourrais rester comme ça jusqu’à la fin des temps. C’est étrange de se sentir totalement détendue après tout ce temps à Storybrook où je n’ai rien eu d’autre à faire que de rester sur mes gardes, encore et encore. Ici, personne ne va nous juger, personne ne va nous regarder comme si c’était totalement anormal que la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant sorte avec un pirate de bas étage. Et alors ? C’est mon choix. Si j’ai envie de me brûler les ailes, laissez-moi le faire. Je n’ai jamais laissé personne décider de ma vie avant aujourd’hui, et croyez moi, ça ne va pas commencer maintenant.

Alors, je pousse un soupir lorsque Killian me demande de lui rendre sa main. Malicieuse, mon regard se pose sur sa fausse main et je souris légèrement. Moui, je devrais lui rendre sa main. D’ailleurs, si je pouvais lui rendre l’autre aussi, je pense que je le ferais. Je n’hésiterai même pas. Mais, d’un autre côté, peut-être pas en plein New York dans un resto.

- Moui…

Je dépose un dernier baiser sur sa main avant de la laisser aller et de prendre une part de pizza. J’ai choisi volontairement pour Killian une à la bolognaise, juste histoire qu’il goutte ça sans savoir ce que c’est. Pour moi, c’est une reine, avec supplément œuf. Parfait.

- Bon appétit.